samedi 27 janvier 2018

Petite procession en attendant la semaine Sainte


 On nous a bien expliqué et répété à plusieurs reprises que cette procession, que nous avons suivi toute la journée, qui nous a tant impressionnée avec ses fleurs et ses aiguilles de pins parsemant les rues n’était qu’une toute petite procession. Il semble que pendant la semaine Sainte certaines processions peuvent durer toute la nuit, que les rues au complet peuvent être couvertes de fleurs ou de fruits, que…. Nous verrons bien.

En attendant, celle-ci nous a grandement impressionnés. Le Christ que l’on transportait était étendu sur un lit protégé par des anges, et transporté sur un immense palanquin porté par 50 hommes ou femmes qui se relayaient tout au long de la route. Les enfants suivaient les parents porteurs. Des bombes pyrotechniques annonçaient l’arrivée de la procession, orchestre et tambours, et tous ces costumes traditionnels de Templiers ou autres organisations, probablement inactives sauf pour les parades, du moins c’est ce que nous pensons, suivaient, précédaient, encadraient.
 
Un plaisir pour les yeux et pour les oreilles. Dont nous avons profité jusqu’à la nuit avancée.

Pour le reste, les journées se suivent, aussi agréables les unes que les autres. Nous allons au gymnase pratiquement tous les jours, à quelques minutes de notre appartement. La température est de plus en plus chaude. Faut fermer les portes pour garder la fraîcheur de la nuit. La piscine s’annonce agréable pour la mi-février. Nous songeons, pour le dernier mois, de la mi-mars à la mi-avril, d’interrompre nos cours d’espagnol pour nous consacrer complètement à notre remise en forme pour le retour au Québec : on ferait gymnase le matin et piscine et soleil l’après-midi. À suivre.

samedi 20 janvier 2018

Trop froid pour la piscine

Nous venons d’échanger notre piscine pour un mois de conditionnement physique. Bien beau de se prendre pour des phoques sur la banquise, mais à plus ou moins 20°C. le plaisir se perd. C’est long, très long, 45 minutes dans de l’eau glacée. Nous avons donc remis au mois prochain notre séance de natation et nous allons dans un gymnase tout près de chez nous. Rien à envier à nos Nautilus. Super équipement. Neuf, ou presque.

Comme je disais: "Plus on vieillit, plus il faut de temps pour se tenir en forme."



  

mercredi 17 janvier 2018

Quelques mots sur les touristes et le tourisme.

Je n’aime pas certaines catégories de touristes. On en rencontre ici, parcourant les rues habillés comme des explorateurs africains du XIXième siècle, du moins dans la version cinématographique de la chose, ou encore, pour ce qui est de plusieurs jeunes femmes, habillées si peu, que c’en est indécent. Du moins pour le pays où nous nous trouvons. Un pays ou les gens s’habillent avec modestie. On se fâche chez nous, de voir les musulmanes s’habiller selon leurs coutumes, mais je peux vous jurer que nous faisons de même ailleurs. Est-ce si grave, me dira-t-on? Je n’en sais rien. Les gens d’ici sont tolérants et ceux de chez-nous se disent qu’ils ont raison de ne pas faire de compromis.

J’ai déjà parlé, dans le passé, de ces touristes bien pensant qui se promènent les poches remplies de bonbons et de crayons, qui distribuent à tout enfant et qui se croient généreux. Ils agissent un peu comme les participantes des Gazelles du Désert qui se dédouanent en distribuant du matériel scolaire à des enfants de villages. Une manière de faire oublier la pollution et la détérioration des milieux où se déroulent les activités, d’oublier le fait que ce sont de grosses organisations à but lucratif qui les chapeautent. Paris-Dakkar, peut-être? Les grosses mines en Afrique? Les donneurs de crayons et de chocolat, eux, ils contribuent à faire des enfants qui quémandent pour obtenir des choses dont ils n’ont généralement pas besoin ou qui sont mauvaises pour la santé. Si les gens qui passaient sur la rue devant ma maison avaient fait de même avec mes enfants, j’aurais réagi fortement à leur corruption. Je n’aurais pas toléré. Pire encore, ces touristes, qui se croient généreux, préparent ces enfants à une rencontre avec un pédophile. Ici, au Gauatemala, à l’hôtel où nous allons nager, une grosse pancarte est affichée bien en évidence : laissez nos enfants tranquilles! C’est bien dit et c’est essentiel.

C’est comme ces activités pour touristes que j’illustre par la « danse de la pluie pour touristes ». Je suis contre. Le guide vous amène voir un type qui marche sur les mains. Genre « le petit gars du coin qui est bien bon » et qui tend la main pour un pourboire. Chaque fois que ça m’arrive, j’explique au guide que nous payons pour les services que nous recevons, que nous payons pour notre nourriture, que nous sommes conscients que nous payons souvent un peu plus que les gens du pays, que nous acceptons ce petit plus comme une contribution collatérale, mais que nous ne payons pas pour voir les gens faire des pirouettes pour quêter des sous. Si nous voulons assister à un spectacle, nous irons et nous paierons le prix d’entrée comme il se doit. Mais les gens du pays n’ont pas à se transformer en chiens savants parce que nous venons d’ailleurs. Je ne viens pas changer leur culture, je viens vivre ici avec eux et pour une grande part, comme eux.

Chaque jour, nous sommes confrontés directement avec un autre phénomène touristique : les stages et le bénévolat. Des centaines de jeunes viennent ici faire du bénévolat. Programmes scolaires internationaux ou engagements personnels ou autres, je ne sais trop, mais ça pullule. Stage communautaires, dit-on, pour aider la communauté. Comme si ces gens ne savaient pas comment construire leur maison ou comment donner des soins à leurs personnes âgées. Des retraités parcourent la ville, encadrés par des organismes qui organisent ces voyages « humanitaires ». Je soupçonne plutôt ces organismes d’organiser ces voyages dans le but de rentabiliser leur entreprise. Néanmoins, c’est un créneau très payant. Une bonne vache à lait, que ces touristes humanitaires. Le problème, c’est que presque, sinon toutes ces personnes, n’apportent pas une expertise qui manque au pays, ces personnes viennent prendre gratuitement des emplois qui autrement seraient occupés par les jeunes d’ici. On dit qu’il n’y a pas, ou presque pas de personnes sans emploi au Guatemala. C’est faux. Totalement faux. Toutes les personnes à qui on parle nous donnent leurs enfants en exemple, qui recherchent et ne trouvent pas d’emploi, malgré des études, souvent universitaires, complétées. On se retrouve sur la rue avec une boîte pour cirer les chaussures pendant que des étrangers s’occupent gratuitement de nos personnes âgées. C’était le cas d’une jeune suissesse que nous avons rencontré. Elle partait continuer son bénévolat au Pérou et en Bolivie. Elle se trouvait bien bonne. Beaucoup de fierté pour ses accomplissements.


samedi 13 janvier 2018

Comme chez nous.... sans la neige et le froid


Pourquoi nous faut-il autant de bébelles pour vivre au Québec. Nous sommes ici chez nous, bénéficiant d’une grande cuisine avec coin salle à dîner, d’un grand salon avec coin chambre à coucher, d’une salle de bain avec douche et d’un grand miroir avec un éclairage suffisant pour s’examiner en détail, même si parfois, on aimerait mieux un miroir qui adoucit les traits. De grandes fenêtres qui font le tour de la maison. Un frigo qui fonctionne parfaitement. Une cuisinière au gaz. Cafetière, mélangeur, micro-ondes, bouilloire. Tous ces bidules qui nous semblent les ingrédients de la normalité. C’est beaucoup! Sur la rue, dans un rayon de 100 mètres, un gros dépanneur (tienda) avec bière, vin et bidons d’eau, un kiosque de légumes frais, une boucherie, une pâtisserie et un salon de coiffure. Devant notre porte, une cour remplie de fleurs, roses, poinsettias, orchidées, orangers, citronniers etc. Un grand évier double à l’extérieur pour laver le linge. Un petit solarium pour se chauffer les os, un sentier de 2 kilomètres pour grimper une centaine de mètres (entretien du cardio) et une piscine de 25 mètres (dans laquelle nous sommes presque toujours les 2 seuls nageurs). Où nous nous rendons à pied, presque chaque jour. Sans parler de l’immense marché public, des deux supermarchés où on trouve du bon vin chilien à 5$ la bouteille.

On trouve de tout et n’importe quoi à Antigua. Suffit de demander. Tous les services de la grande ville dans une ville à format humain. Ne manque qu’un cinéma.


mardi 9 janvier 2018

Retour au train-train quotidien

Après le 31 décembre sur la terrasse, à travers les feux d'artifices qui embrasaient la ville et un passage au volcan Pacaya, départ pour le lac Atitlan : une grande étendue romantique. Nous avions une maison sur la falaise, face aux volcans. Un plaisir de chaque seconde que de regarder ces volcans baignés par les couleurs du soleil couchant dans les nuages. Recommencement à l’aube. Toujours le même bonheur. Nous n’avons pas fait tous les villages autour du lac. Après deux heures dans le village de San Marcos, consacré au yoga et tout ce qui va avec, patchouli y compris, et sa longue rue de tiendas pour touristes en recherche de produits ou d’activités zen, presque exclusivement des jeunes, nous nous sommes dirigés vers San Pedro où un bar fort sympathique, directement sur le quai d’embarquement, nous a si bien captivé que nous y avons passé le reste de la journée. Retour à Antigua dans un trafic infernal. Le meilleur projet que nous pourrions avoir pour ce lac, si nous ne sommes pas à la recherche de notre identité profonde, serait d’en faire le tour à pied. Probablement une dizaine de jours. Malgré qu’on ne recommande pas aux touristes de s’aventurer seul, c'est-à-dire sans guide, dans ce périple. Je ne sais pas. Je n’ai pas senti qu’il y avait danger. En fait, pour être honnête, il nous aurait fallu une bonne semaine pour découvrir tout ce qu’il y a à faire, comme, par exemple, grimper un volcan ou faire de la plongée sous-marine, ou probablement plein d’autres choses. Mais voilà, nous n’avions pas le temps.
 

Deux jours à Antigua, puis, fêtes, pinata, danses, musique, courses, bouffes, puis les voilà tous repartis, nos enfants,  et nous nous retrouvons seuls. Un peu tristounet. Sans plus rien à faire que de déménager comme hier et aujourd’hui. Nous avons déniché un nouvel appartement, plus grand, à meilleur prix, avec du soleil et de la lumière, joli comme tout, dont la proprio, de cet âge à partir duquel on ne vieillit plus, nous accueille, disponible, sympathique, avenante, serviable, et répand autour d’elle, cette substance vitale qui rend la création plus dense et plus enveloppante. Le charme des gens heureux. 

lundi 1 janvier 2018

Une autre année se meurt

La vie est si bonne, si belle, si passionnante qu’on aimerait qu’elle dure éternellement. Il y a tant à voir, à faire et à découvrir. Il y a tant à partager. Passé un certain âge, faut juste éviter de se regarder dans le miroir. L’image qu’on y voit n’est pas celle que l’on est. Les levers matinaux sont bien suffisants pour nous rappeler les effets pervers du vieillissement.

Trêve de ressassements, depuis l’arrivée de nos enfants, nous n’avons partagé rien d’autre que de bons moments en famille. Rien d’autre que des rires et de la bonne humeur. Jamais d’accrochage malgré la proximité constante des uns et des autres. C’est une des récompenses pour nos efforts de parents. À moins que ces enfants n’aient tous hérités d’un bon caractère naturel et que nous n’y soyons pour rien. Peu importe, c’est un fait et c’est un grand bonheur.

Les derniers sont arrivés entre le 24 et le 25, vers 2h30 du matin. Nous avions travaillé longtemps à l’avance pour trouver un conducteur de taxi qui accepte de les transporter pendant la nuit de Noël. Nous les attendions avec Philippe, dans notre jardin intérieur. Ce fut une nuit presque blanche, à festoyer, et dès le 26, après un court sommeil, nous débarquions sur les plages de sable noir de Sipacate pour faire du surf et nous baigner. Deux jours à cuire sous un soleil brûlant, à se jeter tête première dans les énormes vagues pour se rafraîchir.

Retour en ville pour le départ de Philippe, puis visite du marché public, puis encore un passage au volcan Pacaya, retour pour contempler l’embrasement de la ville avec ses innombrables et interminables feux d’artifice à minuit, depuis la terrasse de notre maison. La ville s’éclatait. Au sens propre.



Aujourd’hui, premier jour de repos. Échange de vœux de bonne année avec nos familles et nos amis plongés dans le froid québécois. Demain, départ pour le lac Atitlan.