mardi 28 novembre 2017

Histoire de plâtre


Au réveil, ce matin, il y avait du plâtre sur le plancher. Détaché d’une plinthe du plafond. Vibrations de la maison suite aux passages des camions sur la rue? Peu probable : tout est en béton. Tremblement de terre? Il y a eu plus de 1700 tremblements de terre au Guatemala depuis le début de 2017. Quand on en parle, on nous dit que ce ne sont pas des tremblements de terre, mais le sol qui se berce doucement. Qu’un tremblement de terre, c’est quand ça brasse et que les briques tombent. Bien sûr. Et la nuit, on entend parfois vibrer la porte de la chambre.

Le concert de marimba de samedi fut absolument renversant. Plus de 60 joueurs. 6 groupes. Le plus grand concert de marimba au monde. Probablement parce que le Guatemala est le seul pays au monde où c’est l’instrument national. Dans les ruines, avec la lune au-dessus de nos têtes, dans les dômes fracassé, c’était transcendant.

Cette semaine, nous avons visité un producteur de noix de macadam. On le vend de toutes les façons, pour l’alimentation, en huile et en crème et en beurre et j’en passe. J’ai eu droit à un très bref facial qui m’a fait acheter un petit pot de crème. Doux pour la peau, résultats peu probants pour l’avenir.  

Cette visite nous a permis de constater, encore une fois, que les guatémaltèques sont soucieux de leur environnement. Ils l’embellissent avec un sens naturel du romantisme, qu’ils diffusent dans tous leurs paysages. Rien de grandiose. Des lieux intimes pour s’asseoir.

Ils ont aussi, dois-je dire, la religion accrochée au cœur. Mon enseignante fait le signe de la croix chaque fois que nous passons devant une église ou une croix, à pied ou en autobus. Elle se signe également chaque fois qu’elle franchit le seuil de sa maison, me dit-elle.

Jeudi, jour de marché. La journée des petits producteurs, ceux qui viennent vendre un sac de carottes, par exemple. Céline se laisse attendrir. Elle voudrait acheter un peu de chacun. Elle achète selon son cœur, que le produit soit inscrit ou non sur notre liste. J’ai finalement réussi à la sortir de là en lui faisant valoir que nos deux sacs débordaient. Encore des patates? Non, j’en avais déjà achetées.
Vendredi, après le coucher du soleil, les fanfares ont déambulé dans les rues jusqu’à La Merced. On a allumé les lumières de Noël, magnifiques, suivi d’un petit feu d’artifice et de la musique de Noël jouée sur marimba,bien sûr. Les drones survolaient la foule et un homme-feu-d’artifice s’est promené à travers les gens en explosant de toutes les couleurs. Je n’ai jamais, foi d’ancien directeur d’école, vu une démonstration aussi dangereuse. Tout le monde s’en est sorti indemne… semble-t-il, malgré quelques fusées qui se sont perdues dans la foule. Par mesure de précaution, j’imagine, les pompiers n’étaient pas loin, assis en rang sur leur camion.   


samedi 25 novembre 2017

Toute la ville était sur la place centrale

Hier au soir, c’était soirée de fête. On allumait les lumières de Noël dans les arbres de la place centrale. À 18h. Nous n’avions pas prévu les discours, la fanfare, l’hymne national et l’esprit guatémaltèque qui ont fait en sorte que les lumières ne se sont pas allumées avant 19h passées. Seulement les troncs. Nous attendions, Céline et moi, la suite, un éclairage des feuillages en différentes couleurs. Rien. C’est tout nous a-t-on dit. Nous quittions la place lorsqu’on nous a consolés d’un joli feu d’artifice. Les fusées partaient à quelques mètres des spectateurs. Nous n’avons jamais été aussi près du feu de l’action, pourrait-on dire sans faire d’ironie. C’est comme la bouteille de propane sous l’évier.

Elle était vide. Quelques mots au proprio et quelques minutes plus tard, pas plus de 10, le livreur venait nous en installer une nouvelle. Sécuritaire, nous a-t-il juré. Pas nécessaire de la refermer lorsqu’on ne s’en sert pas. De toute façon, pour la refermer, il suffit de relâcher une tirette. Simple comme tout. Merci. Bonjour. Vous voulez de l’eau? Juste un appel et on vous en livre. Des tortillas? Même chose. Livraison à domicile.

Pacaya. Le nom d’un volcan et le nom d’un légume sinon remarquable, du moins que l’on n’oublie pas. Joli comme tout. Faire bouillir trois fois avec sel et sucre, jeter l’eau entre chaque ébullition, puis frire dans des œufs battus. Aucun goût, sinon celui des œufs et d’une amertume résiduelle. Un vrai lendemain d’élection. Ici, le jour d’après, c’était les chutes de Montmorency. Efficace et sans douleur.

Les expériences ne sont pas toutes négatives. Nous avons adopté la racine du guisquil. Cette racine se nomme inchintal. Délicieuse. Faire bouillir une seule fois. Cuire dans les œufs battus.  Un succès.


On se trouvera autre chose cette semaine. 

vendredi 24 novembre 2017

Sorties éducatives

Nos enseignantes d’espagnol nous ont amenés chez une productrice de vins de fruits. Comme il y a multitude de fruits ici, c’est quelques dizaines de vins différents que l’on retrouve, allant de l’orange jusqu’à des fruits dont nous n’avions pas la moindre idée. Des fruits non-commercialisables, exotiques, qui permettent des vins, bons, moins bons, ou imbuvables, peu alcoolisés, plus alcoolisés, très alcoolisés, clairs, avec un peu de lie, brouillés, dans des bouteilles d’alcool récupérées, avec ou sans étiquette du produit antérieur. C’est avec un peu d’inquiétude que je me suis aventuré à déguster en choisissant les bouteilles, toutes au soleil, qui me semblaient les plus « sécuritaires ». Elle nous a assuré qu’elle n’utilisait que de l’eau filtrée. Nous sommes repartis avec un vin à l’orange. Boirons? Boirons pas? Rien n’est encore décidé. En tout cas, c’est un fruit connu et bien froid. Peut-être.

Visite fort intéressante d’une fabrique artisanale de chocolat. Aromatisé à tout ce qu’on peut imaginer. Du piment à l’anis, en passant par le café, la menthe et le gingembre, etc. Les guatémaltèques sont des gens qui ne manquent pas d’imagination. Belle présentation du processus, tout en espagnol. Là encore, on ne peut faire autrement que de partir avec un achat. Une façon de payer la visite guidée.


Nous tenterons de faire une sortie par semaine. Le reste du temps sera consacré aux verbes, aux adverbes, aux pronoms, etc. À la grammaire, quoi, ce petit quelque chose que tous les enfants adorent à l’école. 

mercredi 22 novembre 2017

Une vie tranquille


Est-ce parce que nous nous assagissons ou parce que le pays porte à la tranquillité?  Je ne sais trop. Toujours est-il que nous venons de réserver un logement pour janvier, jusqu’à notre retour en avril.

La vie ici pourrait nous sembler ennuyeuse : pas question de faire comme au Népal ou en Inde et partir à l’aventure dans la campagne ou dans la forêt avoisinante. Les banditos rôdent, dit-on, et il ne faut pas s’organiser d’expéditions sans être escorté par des guides. Pourtant, nous ne nous sentons pas pour autant privés de liberté. La ville nous dispense tout ce qu’il faut pour notre confort.

Nous pensions que l’espagnol serait d’un apprentissage facile parce qu’il ressemble au français, mais plus nous l’approfondissons, plus il nous demande de l’effort, de l’énergie et du temps. Apprendre une langue, c’est aussi apprendre une manière différente de penser. C’est pour cette raison que les traducteurs automatiques qui deviennent disponibles sur les téléphones intelligents ne pourront pas remplacer l’immersion dans une autre langue. Ils ne pourront pas transmettre la culture sous-jacente. Tout au plus deviendront-ils de bons outils de dépannage et s’ils optimisent leur performance, ils contribueront peut- être à sauver quelques langues qui risquent de disparaître au profit de l’anglais.

Antigua est l’ancienne capitale du Guatemala. Toutes les communautés religieuses y avaient construit une église ou une résidence. Lorsque la capitale s’est déplacée à Guatemala City, ces communautés ont suivi, abandonnant pour la plupart, ces énormes constructions dont un grand nombre tombe en ruine. De style baroque, elles accueillent les visiteurs et servent, parfois, comme ce samedi, à produire un concert dans les ruines. Nous y serons, en espérant qu’il ne pleuve pas comme ce soir. 


Lorsque je nage, dans notre magnifique piscine de plus en plus froide à mesure que l’hiver arrive, je m’imagine dans les eaux glacées du Lac-St-Jean et je me console et j’endure, pour 45 minutes, ce petit supplice en me disant qu’il ne durera que quelques minutes. Le soleil est là, qui m’attend. 

vendredi 17 novembre 2017

Quelques jours de plus

Dix jours que nous sommes au Guatemala. Pourtant, j’ai l’impression d’être ici depuis un mois. Tant de choses se sont passées.

D’abord, notre installation dans notre nouveau logement. Très agréable. Confortable. Tout petit, mais avec tous les services, y compris une télévision câblée qui nous dispense des dizaines de chaînes espagnoles et un CNN anglais.  Puis nos cours d’espagnol : quatre heures par jour. Après 5 jours de ce traitement, nous sommes maintenant capables de nous débrouiller à l’épicerie, sur la rue et dans les restaurants. Enfin, il y a la piscine. Trois kilomètres de marche pour s’y rendre et en revenir, et 45 minutes de natation intensive. Au retour, nous achetons ce qu’il nous faut pour le souper. ( Ici, gros problème : difficile de se priver de vin chilien à 5$ la bouteille.)
 
Ne nous reste plus beaucoup de temps dans une journée, d’autant que nous sommes complètement épuisés par nos activités. Le sommeil nous rattrape vers 21h30 et il est difficile de tenir le coup jusqu’à 22h. Par contre, le matin, nous sommes debout vers 6 ou 7h.

La ville nous plaît, les gens sont gentils et nous sommes à la recherche d’un logement qui nous coûterait moins cher. Je crois bien que nous allons rester ici jusqu’au printemps, nous contentant de quelques escapades occasionnelles pour visiter l’intérieur du pays ou l’une ou l’autre des deux côtes. Quelques jours au lac Atitlan, quelques jours sur la côte du Pacifique et quelques jours dans un village sur le golfe du Mexique. Faudra aussi faire une virée au Mexique pour renouveler notre permis de séjour qui, avons-nous découvert, n’est valable que pour 3 mois.    
 
La température est constante : 13°C la nuit et 23°C le jour. Partiellement nuageux. Pas de pluie.


Que demander de plus? Il se tient des activités intéressantes chaque semaine. Ce weekend, c’est la fête des fleurs. On nous dit qu’il y aura toutes les variétés d’orchidées du Guatemala. J’en profiterai pour faire de la photo. Je n’ai pas encore eu de temps pour cette activité. 

samedi 11 novembre 2017

Premiers jours à Antigua

Petite ville bien tranquille, aux rues symétriques, ou chaque porte cache une « tienda » ou un hôtel, ou une entreprise de services. Cachés derrières les murs, des cours plus belles les unes que les autres, pleines de fleurs, de plantes, d’une fontaine, d’une piscine ou d’un bassin. Jardins secrets que l’on découvre parfois, en passant devant une porte ouverte. Ou comme dans cette maison où nous avons trouvé notre logement.



Ce qui, au premier abord, nous semble un enchevêtrement disparate, se révèle peu à peu comme un agencement harmonieux rempli d’orchidées, d’arbres exotiques et de plantes grimpantes. Un endroit romantique pour méditer.





Ici, toutes les rues sont pavées de pierres et bordées de trottoirs étroits. Pas besoin de limites de vitesses pour contrôler la circulation.  À la vitesse qu’on peut y avancer sans détruire son véhicule, une tortue aurait presque le temps de s’en sauver.



 On y trouve de tout, semblable à nos produits, à un prix qui ressemble aux nôtres. Sauf pour l’alcool : une bouteille de rhum 5 ans et 24 cannettes de bière ne m’ont coûté que 25$. Par contre, ce que l’on retrouve à bas prix chez Dollarama se vend ici beaucoup plus cher. La nourriture est à prix comparable. Les beaux étalages de fruits et de légumes abondent au marché public. 


Bref, une ville agréable à vivre où les guatémaltèques sont d’une gentillesse et d’une serviabilité qui ne se dément pas. On se sent rapidement chez soi. Facile. Il ne nous a pas fallu plus d’une semaine pour trouver notre logement, nos cours d’espagnol et les piscines disponibles pour nous entraîner. 

mardi 7 novembre 2017

Guatemala facile

Nous sommes à Antigua depuis 24 heures tout juste. Je n'ai pas eu le temps de faire de la photographie, mais nous avons trouvé et payé un logement pour un mois, avec trois  chambres dans la même maison, réservées pour la période de Noël pour accueillir nos enfants. Une petite cour intérieure nous permettra de nous rencontrer et de festoyer. Le proprio nous a même promis des lumières de Noël. Nous emménageons jeudi. Photos suivront. Notre cours d'espagnol privé commence lundi. Chacun notre enseignant, quatre heures par jour pendant trois semaines.

Tellement facile.

Je vous parle du pays et des gens bientôt. 

jeudi 2 novembre 2017

Samedi

Avec la température qu'il fait depuis une semaine, l'envie de partir se fait plus pressante.
Nous commençons à récupérer ce qu'il nous faut pour remplir nos petits sacs. Les trois dernières années en Inde et au Népal ont fait de nous des touristes paresseux. Il est important de foncer de nouveau dans l'inconnu. Un peu d'adrénaline, reprendre notre vigilance de touriste, aborder une nouvelle langue. Presque six mois dans un si petit pays. Qu'y ferons-nous?

Nous ne visitons plus les pays où nous allons, nous les habitons. Apprendre la langue, y connaître les gens, s'y loger, s'y nourrir, les parcourir, lentement, en faisant de longues escales dans les coups de coeur. C'est comme partager notre milieu de vie. Pas pire que ceux qui passent leur été au chalet.