Au réveil, ce matin,
il y avait du plâtre sur le plancher. Détaché d’une plinthe du plafond. Vibrations
de la maison suite aux passages des camions sur la rue? Peu probable :
tout est en béton. Tremblement de terre? Il y a eu plus de 1700 tremblements de
terre au Guatemala depuis le début de 2017. Quand on en parle, on nous dit que
ce ne sont pas des tremblements de terre, mais le sol qui se berce doucement. Qu’un
tremblement de terre, c’est quand ça brasse et que les briques tombent. Bien sûr.
Et la nuit, on entend parfois vibrer la porte de la chambre.
Le concert de marimba
de samedi fut absolument renversant. Plus de 60 joueurs. 6 groupes. Le plus
grand concert de marimba au monde. Probablement parce que le Guatemala est le
seul pays au monde où c’est l’instrument national. Dans les ruines, avec la
lune au-dessus de nos têtes, dans les dômes fracassé, c’était transcendant.
Cette semaine, nous
avons visité un producteur de noix de macadam. On le vend de toutes les façons,
pour l’alimentation, en huile et en crème et en beurre et j’en passe. J’ai eu
droit à un très bref facial qui m’a fait acheter un petit pot de crème. Doux
pour la peau, résultats peu probants pour l’avenir.
Cette visite nous a
permis de constater, encore une fois, que les guatémaltèques sont soucieux de
leur environnement. Ils l’embellissent avec un sens naturel du romantisme, qu’ils
diffusent dans tous leurs paysages. Rien de grandiose. Des lieux intimes pour s’asseoir.
Ils ont aussi, dois-je
dire, la religion accrochée au cœur. Mon enseignante fait le signe de la croix
chaque fois que nous passons devant une église ou une croix, à pied ou en
autobus. Elle se signe également chaque fois qu’elle franchit le seuil de sa
maison, me dit-elle.
Jeudi, jour de marché.
La journée des petits producteurs, ceux qui viennent vendre un sac de carottes,
par exemple. Céline se laisse attendrir. Elle voudrait acheter un peu de
chacun. Elle achète selon son cœur, que le produit soit inscrit ou non sur
notre liste. J’ai finalement réussi à la sortir de là en lui faisant valoir que
nos deux sacs débordaient. Encore des patates? Non, j’en avais déjà achetées.
Vendredi, après le coucher
du soleil, les fanfares ont déambulé dans les rues jusqu’à La Merced. On a
allumé les lumières de Noël, magnifiques, suivi d’un petit feu d’artifice et de
la musique de Noël jouée sur marimba,bien sûr. Les drones survolaient la foule
et un homme-feu-d’artifice s’est promené à travers les gens en explosant de
toutes les couleurs. Je n’ai jamais, foi d’ancien directeur d’école, vu une
démonstration aussi dangereuse. Tout le monde s’en est sorti indemne…
semble-t-il, malgré quelques fusées qui se sont perdues dans la foule. Par mesure
de précaution, j’imagine, les pompiers n’étaient pas loin, assis en rang sur
leur camion.