Un détail que j’avais
oublié, pendant le concert de samedi, des jeunes, (je les imagine jeunes)
faisaient éclater des « bombas » et lançaient des feux d’artifices
depuis le parvis. L’immense porte centrale était grande ouverte de sorte que,
parfois, on n’entendait plus les chanteurs ou les musiciens. Le spectacle s’est
déroulé jusqu’à la fin sans la moindre interruption, comme si nous étions les
seuls, Céline et moi, à entendre ce boucan. Je me suis retourné à deux ou trois
reprises. J’étais le seul à me retourner.
Fin de la natation.
Nous sommes donc montés à La Cruz. C’est une croix, érigée sur une hauteur en
périphérie de la ville, qui nous permet d’avoir une vue sur les principaux quartiers
et sur le volcan Agua. Quelques kilomètres tout au plus.
De retour à
l’appartement, j’ai fait une très très mauvaise chute dans l’escalier de fer.
Deux feuilles de papier glacé sur une marche ont suffi à me faire dégringoler sauvagement,
de la troisième marche du haut, jusqu’au plancher de céramique. En descendant,
je me suis écrasé le dos sur un coin en fer forgé,
ais trop quoi et comme je
tenais un épais verre en vitre, et que je n’ai pas été foutu de m’en débarrasser
pour me protéger, celui-ci m’a éclaté dans la main lorsque je me suis étalé sur
le sol. En mille miettes. Céline me criait de ne pas bouger, mais j’avais
tellement mal, au dos, au genou et aux doigts, que c’était impossible. Spasmes
pour vomir. À la limite de la perte de conscience. Il m’a fallu de longues
minutes avant que la douleur ne reflue suffisamment pour reprendre mes sens. Céline avait eu le
temps de balayer la vitre sur le sol pour que je ne me blesse pas davantage.
J’avais la main en sang. Bref, rien de bien jojo. Je savais que je n’avais rien
de fracturé dans le dos. Je croyais avoir tous les doigts de la main droite
fracturés. Douleur trop intense. Insupportable. Mon genou? Je ne savais pas
encore. J’ai enfin réussi à m’asseoir sur le sol et à me pencher vers l’avant
pour reprendre mes sens.
je me suis tapé lourdement
la rotule sur je ne s
Finalement, rien de
cassé. Pas même les doigts. On m’a coupé aux ciseaux un morceau de peau au
milieu de la main, deux jours plus tard, j’en extirpais un tesson de verre
oublié, j’ai utilisé la recette du pays pour stériliser les plaies et accélérer
la cicatrisation : une peau d’oignon. Pas une pelure, juste la petite peau
transparente entre deux pelures. On pose un sparadrap par-dessus. Efficace.
Pour le dos et le genou, je me traînais lamentablement le lendemain, malgré les
cannettes de bière froide que j’avais utilisé en guise de glace. J’ai pris des
anti-inflammatoires. Là, ça va mieux. J’ai cessé les médicaments. J’ai le
muscle du dos écrasé. Il faudra du temps. Mon genou n’est plus enflé, mais faut
marcher lentement et avec prudence. C’est
comme si ma rotule avait été déplacée. J’ai vérifié : elle est toujours
bien centrée. La blessure du dos, avec sa grande lacération superficielle,
horizontale, m’indique clairement que je suis passé à moins d’un centimètre de
la colonne vertébrale. Ouf! La tête s’en est tirée indemne. Bien. Mon mois de
natation a dû m’aider.
Bref, tout le monde me
dit que j’ai été très chanceux. Ouais! Sûrement, mais je ne sais pas si j’ai
été chanceux de prendre une telle débarque. J’ai repris mon leitmotiv : la
vie peut basculer n’importe quand. Faut en profiter.