dimanche 24 décembre 2017

Dernière semaine de l'Avent


Semaine folle, juste avant Noël, comme il  se doit. Mais pas pour des achats. Pour une vie plus intense. Les lutins se promenaient partout accompagnés de marimbas.

Le concert de la soprano fut absolument incroyable. Cette soprano, une guatémaltèque, chante principalement en Espagne et en Belgique. Maria De Leon possède une voix magnifique. L’orchestre symphonique qui l’accompagnait s’est peu à peu constitué à partir du travail d’une organisation à but non lucratif dont l’objectif est de transformer les milieux ruraux et défavorisés en développant le potentiel musical des enfants. Et ça fonctionne. La plus belle illustration de ce résultat : une pianiste prodige de 7 ans est venue jouer quelques pièces.

Au retour, j’ai pu assister à la raclée de David Lemieux, en direct et gratuitement.

Cette semaine, avec l’arrivée de Philippe, spectacle dans un cabaret, montée de la Cruz, promenades dans la Cité, repas au Rincon, visite d’un musée et balade en moto. Sans parler du marché public et de la sortie de Philippe avec des amis, dans un village des environs. Bref, rien pour s’ennuyer.  Et je ne parle pas de nos sorties au marché public pour nous acheter le nécessaire aux repas quotidiens.

Là. nous attendons l’arrivée des autres. Ce soir, passé minuit.

Une amie nous a préparé des tamales, le repas sera prêt, les lumières de Noël sont installées. Nous irons à la messe de 19h à la cathédrale. À minuit, nous a-t-on dit, la ville explose.  


Feliz Navidad à toutes mes lectrices et tous mes lecteurs. 

samedi 16 décembre 2017

Tout baigne

Semaine d’espagnol et de travail. Nous ne parlons pas encore un espagnol fluide, mais nous comprenons suffisamment pour discuter d’à peu près n’importe quoi avec les gens, à condition qu’ils ne parlent pas trop vite. Ils ont l’habitude des gringos. Cette semaine s’est terminée avec un repas chez Daniel, cet Ontarien dont j’ai déjà parlé. Jeudi, nous avons visité les eaux thermales : pas chaudes, juste tièdes. Peu intéressantes. Nous devions payer l’essence, nous avons presque payé un plein. (Pour une course de 15 kilomètres) Il ne faut pas oublier que nous sommes des touristes et que par conséquent, nous représentons un revenu potentiel. En affaire, comme on dit, il n’y a pas d’amis. Soyons pas naïf. Toujours exiger un prix fixe AVANT. Une règle difficile à appliquer sans craquer. Pourtant si simple. Chaque année, on se fait prendre au moins une fois.

L’activité de la semaine, à La Merced, c’était la procession de la Vierge de la Guadaloupe. Tous les enfants, jusqu’à 7 ou 8 ans, portaient le costume traditionnel du village de ses parents. Magnifique.

J’oubliais un tremblement de terre de 5.1 pas trop loin d’ici, qui nous a réveillé la nuit. Le lit tanguait. Nos enseignantes nous ont dit que ce n’était pas un tremblement de terre. Juste un tremblement.


Ce soir, nous allons à un concert donné par une soprano. Gratuit. J'en reparlerai. Ensuite, je regarderai le combat d David Lemieux à la télé. J’en reparlerai pas. 

mercredi 13 décembre 2017

Exercices variés

Un détail que j’avais oublié, pendant le concert de samedi, des jeunes, (je les imagine jeunes) faisaient éclater des « bombas » et lançaient des feux d’artifices depuis le parvis. L’immense porte centrale était grande ouverte de sorte que, parfois, on n’entendait plus les chanteurs ou les musiciens. Le spectacle s’est déroulé jusqu’à la fin sans la moindre interruption, comme si nous étions les seuls, Céline et moi, à entendre ce boucan. Je me suis retourné à deux ou trois reprises. J’étais le seul à me retourner. 

Fin de la natation. Nous sommes donc montés à La Cruz. C’est une croix, érigée sur une hauteur en périphérie de la ville, qui nous permet d’avoir une vue sur les principaux quartiers et sur le volcan Agua. Quelques kilomètres tout au plus.

De retour à l’appartement, j’ai fait une très très mauvaise chute dans l’escalier de fer. Deux feuilles de papier glacé sur une marche ont suffi à me faire dégringoler sauvagement, de la troisième marche du haut, jusqu’au plancher de céramique. En descendant, je me suis écrasé le dos sur un coin en fer forgé, ais trop quoi et comme je tenais un épais verre en vitre, et que je n’ai pas été foutu de m’en débarrasser pour me protéger, celui-ci m’a éclaté dans la main lorsque je me suis étalé sur le sol. En mille miettes. Céline me criait de ne pas bouger, mais j’avais tellement mal, au dos, au genou et aux doigts, que c’était impossible. Spasmes pour vomir. À la limite de la perte de conscience. Il m’a fallu de longues minutes avant que la douleur ne reflue suffisamment  pour reprendre mes sens. Céline avait eu le temps de balayer la vitre sur le sol pour que je ne me blesse pas davantage. J’avais la main en sang. Bref, rien de bien jojo. Je savais que je n’avais rien de fracturé dans le dos. Je croyais avoir tous les doigts de la main droite fracturés. Douleur trop intense. Insupportable. Mon genou? Je ne savais pas encore. J’ai enfin réussi à m’asseoir sur le sol et à me pencher vers l’avant pour reprendre mes sens.
je me suis tapé lourdement la rotule sur je ne s

Finalement, rien de cassé. Pas même les doigts. On m’a coupé aux ciseaux un morceau de peau au milieu de la main, deux jours plus tard, j’en extirpais un tesson de verre oublié, j’ai utilisé la recette du pays pour stériliser les plaies et accélérer la cicatrisation : une peau d’oignon. Pas une pelure, juste la petite peau transparente entre deux pelures. On pose un sparadrap par-dessus. Efficace. Pour le dos et le genou, je me traînais lamentablement le lendemain, malgré les cannettes de bière froide que j’avais utilisé en guise de glace. J’ai pris des anti-inflammatoires. Là, ça va mieux. J’ai cessé les médicaments. J’ai le muscle du dos écrasé. Il faudra du temps. Mon genou n’est plus enflé, mais faut marcher lentement et avec prudence.  C’est comme si ma rotule avait été déplacée. J’ai vérifié : elle est toujours bien centrée. La blessure du dos, avec sa grande lacération superficielle, horizontale, m’indique clairement que je suis passé à moins d’un centimètre de la colonne vertébrale. Ouf! La tête s’en est tirée indemne. Bien. Mon mois de natation a dû m’aider.


Bref, tout le monde me dit que j’ai été très chanceux. Ouais! Sûrement, mais je ne sais pas si j’ai été chanceux de prendre une telle débarque. J’ai repris mon leitmotiv : la vie peut basculer n’importe quand. Faut en profiter.

dimanche 10 décembre 2017

La chaise de jardin

Notre proprio a décidé de se construire une chaise de jardin. Juste la conception a pris quelques jours. Je les voyais, toute la famille et un conseiller, assis devant l’endroit qu’ils avaient choisi pour son installation, à discuter et à réfléchir. Depuis, avec l’aide d’un artisan (véritable artiste du béton), il y travaille quotidiennement. Deux semaines que ça dure. On pourra bientôt s’y asseoir. Je pense. Ça s’annonce magnifique. Intégrée à la nature. J'essaierai plus tard d'en sortir plus de détails.

Les gens d’ici, je me répète, ne peuvent pas faire des trucs moches. On en découvre des beautés secrètes tous les jours. Nous visitions cette semaine un hôtel-musée renversant, construit dans des ruines bien préservées. Toutes les nouvelles constructions sont harmonieusement intégrées à l’ensemble, quelques galeries exposants des œuvres d’art contemporaines ou pré-colombiennes, discrètes, se révèlent au hasard de la visite. Absolument parfait. Tout y est absolument parfait.

Plus on creuse, plus on découvre les beautés secrètes de la ville.

En passant, j’ai maintenant complété ma traversée du Lac-St-Jean. J’ai plus de 40 kilomètres à mon actif… sauf qu’il m’a fallu un mois pour les compléter.

Autre nouvelle : on a participé à la cérémonie pendant laquelle on brûle le diable. Il a des allures de politiciens, soit dit en passant. Une foule plus que considérable. Quand tu ne peux plus ni avancer, ni reculer. Ça donne une photo typique de notre époque. On photographie des téléphones. Quand il faut attendre que la foule se dégage en périphérie pour t’extirper de ce magma humain, on comprend qu’un mouvement de panique puisse entraîner des morts. On comprend l’expression « piétiné par la foule ». Jamais rien de comparable chez nous.


samedi 9 décembre 2017

Pourquoi on prend sa retraite au Guatemala

Ici, à Antigua, il est interdit de couper un arbre. Si un de tes arbres meurt et que tu veux le couper, non seulement te faut-il une autorisation de la ville, mais en plus, des spécialistes vont venir vérifier qu’il est bien mort de mot naturelle, qu’on ne l’a pas maltraité ou empoisonné. Les amendes sont tellement élevées que les gens préfèrent construire autour de l’arbre. Ainsi, au milieu de notre loyer, il y a un puits qui permet à un avocatier de traverser la maison pour sortir à travers le toit de tôle.

Cette semaine nous avons rendu visite à un anglais de Toronto qui s’est récemment acheté une maison ici. Il vient passer ses hivers dans la cité depuis 8 années, il aime, il prend des cours d’espagnol, il fait de petites virées au Canada aux trois mois, question de revoir quelques connaissances et de renouveler son permis de séjour. Il a payé sa maison 450 000$, sans les meubles. Nous découvrons que les maisons d’ici sont souvent très dispendieuses, surtout au centre-ville. Celle de l’un de nos voisins a coûté plus de 4,5 millions, celle de l’autre, 1,5 millions. En fait, ce sont les gens riches du Guatemala qui viennent s’acheter une propriété, qui l’habitent parfois un mois par année, ou les fins de semaine. Comme une résidence secondaire. C'est in que d’avoir un pied à terre à Antigua.

L’un de nos voisins préparait une réception : des centaines de chaises, couleur or ou transparente, comme si elles étaient de verre, des dizaines de tables et des dizaines d’employés, sinon plus, qui travaillaient à préparer l’événement. Nous avons entrevu quelques arrivants, dignes de nos tapis rouges.


Autrement, des hôtels luxueux, comme celui où nous allons nager, qui se remplissent des gens de Guatemala City qui viennent passer une fin de semaine. Party de bureau ou vacances familiales ou clubs sportifs, peu importe.

Tout ceci donne une ville dynamique, avec des activités et des concerts plusieurs fois par semaine, que ce soit dans une église ou en plein air, la plupart du temps gratuits. Hier encore, nous avons profité d’un concert de Noël dans une église, avec un quatuor de violon et violoncelle, suivi d’une chorale avec maestro, tout en douceur et en équilibre. À l’exemple de l’harmonie de toute chose que l’on retrouve dans toute la cité. À première vue, tout semble si simple, et au fur et à mesure que l’on regarde, on découvre une intention de beauté et de paix derrière toute chose.

Tout en nous rendant à l’église, il y avait des feux d’artifice sur la rue et un groupe de musiciens jouaient dans un parc. Au retour, nous avons pris quelques instants et un breuvage dans un bar de jazz au long de notre route.


dimanche 3 décembre 2017

Y'a des fous partout

La nuit dernière, j’ai peu dormi. L’un de nos voisins, je préfère ne pas savoir lequel, pour ma quiétude et sa santé, a passé la nuit à faire exploser des pétards. Ici, les pétards ne sont pas les petits pétards rouges que nous connaissons tous, mais littéralement des bombes de feux d’artifice. Le bruit d’un canon. Toute la nuit. Jusqu’à 7h du matin. Aux cinq minutes. Sans la moindre exagération. Je me disais tout le temps qu’il finirait par dormir. Mais non. Ensuite, j’ai espéré qu’il manque de pétard ou d’argent. Mais non. Peut-être une chicane de voisin? En tout cas, j’espère que nous pourrons dormir en paix ce soir.  


J’en doute un peu. Il est 20h30 et il commence sa pétarade. Me faudra des boules quies.