Irma a 6 enfants. Bien assez, dit-elle, d’autant
plus que la moitié sont divorcés, que c’est compliqué pour les petits enfants,
etc. Pourtant, tous les dimanches, ils viennent passer la journée avec elle, soupent ensemble, jouent aux cartes pendant que les chiens
arpentent la cour. Une famille bien soudée.
Chaque matin, à 6h,
elle commence l’arrosage de ses fleurs. Elle en a des dizaines d’espèces
différentes, dont elle est très fière. Elle peut vous expliquer quand et
pourquoi elle a choisi chacune d’entre elles. La plupart me sont inconnues. Je repère
bien sûr les roses, les orchidées, les poinsettias, mais après, je m’y perds
rapidement, d’autant, qu’on découvre des nouveautés chaque jour… suffit de
faire le tour de la cour pour qu’une nouvelle espèce nous épate soudainement.
C’est son passe-temps
principal. Comme elle est la propriétaire de notre petit complexe, qui comprend
au moins 8 logis différents elle se fait aider pour le ménage et le jardinage.
Ce qui ne l’empêche pas d’étendre son linge sur la corde plus souvent qu’à son
tour. Elle me disait, d’ailleurs, qu’elle aimerait bien du linge à usage
unique.
Lorsque nous sommes
arrivés ici, la bouteille de propane de notre logis était vide. Une bouteille
de 25 livres. Avant même que je puisse réagir, elle l’a débranchée, l’a sortie
de sous son abri, a traversée toute la cour en la tenant à bout de bras. Elle s’apprêtait
à soulever la bouteille pleine lorsque je me suis élancé pour m’en emparer.
Elle a 82 ans, en
paraît 72, active, dynamique, souriante, curieuse de ce qu’on fait, de comment
on vit, chez nous. Elle n’arrête pas. « La retraite, nous a-t-elle dit lorsqu’on
lui a dit qu’on ne travaillait plus, ce n’est pas pour moi. »
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